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       Nov. 7,2000 --- To: Jacques 
        Chirac (in French)  | 
 
      
 
 Monsieur 
        le Président de la République Française,  Le 
        président Chen Shui-Bian souhaite éliminer les facteurs 
        non-économiques qui fragilisent constamment l¡¦économie taïwanaise. 
        Au cours des dernières semaines, il a essayé de resserrer 
        les liens entre les principaux partis politiques insulaires.  La sérieuse baisse des marchés 
        financiers et le pessimisme ambiant à propos du futur économique 
        de Taïwan ont souvent été imputés à l¡¦impression 
        d¡¦instabilité politique qui a prévalu depuis que Chen a 
        été élu avec moins de la majorité des suffrages.  Chen a donc décidé 
        d¡¦une part qu¡¦il déploierait 
        des efforts considérables afin d¡¦améliorer les relations 
        entre les deux rives, d¡¦autre part qu¡¦il 
        ferait du développement économique l¡¦une des priorités 
        de son administration. En éliminant les obstacles à 
        ce développement, Taïwan serait capable, selon lui, de devenir 
        une ¡§île verte de la technologie¡¨ au cours du XXIème siècle. Le parti démocratique progressiste 
        (PDP) est généralement considéré comme défavorable 
        aux affaires. Cette impression a pour le moins été renforcée 
        lors des pourparlers récents sur la quatrième centrale nucléaire. 
        Pendant sa visite au centre de culture biotechnologique à l¡¦université 
        nationale Dung Hwa (Hualien), Chen notait que le centre a reçu 
        du Conseil pour la Planification Economique et le Développement 
        un fonds de 4 millions de dollars taïwanais (c¡¦est-à-dire 
         Chen a 
        dit que le développement 
        des industries biotechnologiques est l¡¦un des objectifs de moyen à 
        long terme de Taïwan. Il prédisait que d¡¦ici à 
        2006, ces industries contribueront à NT$90 milliards du PIB (soit 
        plus de 3 milliards d¡¦euros) contre NT$16.2 milliards en 1999 (soit 570 
        millions d¡¦euros). Les liens 
        directs entre la Chine continentale et Taïwan devraient calmer le 
        conflit, quand bien même la réunification ne serait pas immédiate. 
        Frank Hsieh, porte-parole du PDP, a déclaré que les leaders 
        chinois ont besoin de connaître précisément les intentions 
        du gouvernement de Chen Shui Bian à cet égard. La Chine 
        suspecte en effet Chen, qui était un pro-indépendant convaincu 
        il n¡¦y a pas si longtemps, de ne pas souhaiter la réunification. Chen Shui 
        Bian a pourtant tendu sa main à Pékin à maintes reprises 
        afin de relancer les discussions sans préconditions tandis que 
        les autorités continentales ne modifient en rien leur attitude 
        à l¡¦égard de l¡¦île. Ces dernières exigent de 
        Chen qu¡¦il admette que Taïwan fait partie intégrante du continent. Cependant, 
        ainsi que l¡¦exprimait Hsieh, même si Taïwan ne veut pas envisager 
        de rupture formelle avec la Chine, il est clair que « notre 
        définition de l¡¦indépendance, 
        c¡¦est le statu quo, lequel signifie que Taïwan est déjà indépendante. 
        Nous pouvons donc maintenir ce cap ». L¡¦incertitude 
        politique concernant des questions aussi sensibles est l¡¦une des raisons 
        de la récente baisse des cours boursiers qui atteignent leurs niveaux 
        les plus bas non atteints depuis deux ans. Le projet d¡¦une quatrième 
        usine atomique en est un autre exemple. Le gouvernement doit prendre une 
        décision concernant ce projet lourd de 4.4 milliards d¡¦euros. Trois 
        multinationales entre autres sont impliquées dans ce  Hsieh 
        a dit que l¡¦opinion taïwanaise s¡¦attendait à ce que Chen s¡¦oppose 
        à ce projet, comme il s¡¦est longtemps opposé à l¡¦utilisation 
        de l¡¦énergie nucléaire à Taïwan. En fait, le 
        précédent gouvernement a persuadé les citoyens que 
        Taïwan manquerait rapidement d¡¦énergie électrique et 
        que cela compromettrait la prospérité de l¡¦île, voire 
        engendrerait une crise économique. Les politiques 
        auraient tort d¡¦abuser le peuple alors qu¡¦ils pourraient servir les droits 
        de l¡¦homme. Nous espérons d¡¦ailleurs, ainsi que nous l¡¦avons exprimé 
        à maintes reprises, que Taïwan soit 
        un pionnier des droits de l¡¦homme en Asie. Selon de nombreux articles 
        de journaux toutefois, les droits 
        de l¡¦homme universels ne conviennent pas à 
        l¡¦Asie. Cela est complètement faux ; 
        il serait plus exact de penser que de nombreux asiatiques ne sont pas 
        en mesure de dire quels sont leurs droits élémentaires. Il nous 
        semble que Taïwan est un royaume du cancer. Les gens meurent de maladies 
        cancérigènes sans que personne ne puisse clairement établir 
        les effet des radiations. La pollution nucléaire génère 
        pourtant sans aucun doute d¡¦autres problèmes. Mais les 
        éxécutifs précédents ainsi que le parti majoritaire 
        au sein de l¡¦actuelle législature, par souci de différenciation 
        politique, ont souvent diminué l¡¦efficacité des mesures 
        prises par Chen Shui Bian et ses administrations, que ce soit à 
        la mairie de Taïpei ou à la présidence de la république. 
        Nous ne comprenons pas que les législateurs puissent servir le 
        peuple au moyen de querelles politiques. Ces conflits ajoutés à 
        la menace venant de Pékin ne font qu¡¦accroître l¡¦instabilité 
        de l¡¦île. Nous vous 
        serions par conséquent reconnaissants de nous envoyer autant de 
        suggestions que possible, lesquelles aideraient grandement l¡¦administration 
        Chen.  Monsieur 
        le Président de la République Française, nous vous 
        prions d¡¦agréer nos humbles et respectueux hommages. 
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