Sa
Sainteté le Pape Jean-Paul II,
Monsieur
le Président de la République Française,
Taïwan
souhaite promouvoir la paix dans le monde davantage qu¡¦elle ne le fait
maintenant. Malgré l¡¦opposition de de Pékin et de ses
partenaires, Taipei a essayé maintes fois pendant ces huit dernières
années d¡¦être réadmise au sein des grandes nations.
« Personne ne nous découragera »
a dit le Président Chen Shui Bian. « Taïwan se relèvera,
la République de Chine doit accéder à ce qu¡¦elle
n¡¦a jamais démérité. Nos efforts pour réintégrer
les Nations Unis aboutiront dans le futur. »
La
petitesse de Taïwan n¡¦étouffe pas la
voix de la force militaire qui veut se faire entendre afin « d¡¦empêcher
qu¡¦une guerre ne survienne », ainsi que le disait le
premier ministre Tang Fei le 9 septembre dernier. Taipei n¡¦a en effet
pas besoin d¡¦une force militaire qui attaquerait la Chine mais au
contraire qui apaiserait celle-ci et relancerait des négociations
avec Pékin.
Le 12
septembre dernier, un journal canadien s¡¦indignait contre les autorités continentales, qualifiées de « barbares »,
et contre les pays occidentaux
partisans de la doctrine « une seule Chine », lequel
soutien était qualifié d¡¦« hypocrisie ignoble ».
Le
journal Ottawa Citizen, dans un éditorial intitulé
« La Chine qui est libre », exprimait combien indécemment
était traitait Chen Shui Bian aux Etats-Unis. Ce journal comparait
en effet l¡¦accueil réservé à Li Peng, reçu
avec tous les égards diplomatiques comme cela se fait
habituellement, à celui réservé à Chen Shui
Bian, considéré comme un voyageur ordinaire pendant son
transit à Los Angeles.
L¡¦article
mentionnait combien « les communistes chinois étaient
enchantés que l¡¦on ordonne à Chen de ne pas avoir de
contacts officiels. Cet irrespect d¡¦une personne officielle, ce
traitement injurieux infligé au président taïwanais
n¡¦a pas embarassé les Etats-Unis. » Il affirmait
également qu¡¦il
« ne s¡¦agit pas seulement d¡¦une hypocrisie. Cette politique
d¡¦une seule Chine telle qu¡¦elle est envisagée par les
Etats-Unis, le Canada et les alliés occidentaux est une pratique
ignoble. Elle rappelle incessamment toute la félonie contenue dans
la propagation du mal. »
Toujours
selon le journal , « l¡¦idée diplomatique quelque
peu surannée veut qu¡¦il n¡¦existe pas deux Chine. Et
pourtant, il y en a bien deux, dont l¡¦une, libre, prospère et même
totalement démocratique, devrait pouvoir envoyer des messages
d¡¦espérance en direction de tous les pays pauvres sortis de
l¡¦esclavage. »
En
seulement deux générations, Taïwan, qui était
gouvernée par un seul parti, est devenue un bastion du droit
d¡¦expression et de la nouvelle technologie. Mais ce sentiment de réussite
ne coexiste avec nul sentiment de sécurité. Taïwan vit
sous la menace constante d¡¦une invasion. La
réussite taïwanaise cache une ombre qui se profile vers Pékin
et qui rappelle à tous les chinois combien la Chine aurait pu faire
mieux sans les communistes.
C¡¦est
cette ombre dont s¡¦est emparée l¡¦avide et malhonnête
Comité central du Parti communiste chinois.
Car s¡¦il y a bien deux Chine, l¡¦une d¡¦elles, du fait de ses prétentions
barbares, empêche à l¡¦autre de montrer qu¡¦il n¡¦est pas
besoin d¡¦un régime totalitaire pour fonctionner efficacement et
dignement.
L¡¦article
du journal Ottawan Citizen félicitait en outre le président
Chen pour son courage à répéter que la solution du
conflit entre les deux rives, quelle qu¡¦elle soit, doit être
acceptable, si ce n¡¦est acceptée, par les 23 millions de taïwanais.
Qui que soient les présidents,
« ils ne peuvent négocier sans le soutien de Taïwan.
Ce n¡¦est d¡¦ailleurs pas seulement la Chine continentale mais aussi
l¡¦Ouest versatile qui doit tâcher de comprendre cela. »
La
réunification ne peut donc avoir lieu avant un futur assez lointain,
avant ce temps où la Chine sera devenue aussi libre que Taïwan.
Ceux qui souhaitent ardemment cette seule Chine devraient travailler sans
relâche à envisager cela, à ne pas s¡¦attacher
seulement au problème inlassablement ressassé mais à
celui qui ne retient aucune attention. Que l¡¦ouest vienne à en finir avec cette hypocrisie ignoble
serait déjà un humble pas vers la bonne voie.
Le stock
impressionnant de missiles à courte portée (classe M)
que la Chine détient serait vraisemblablement le plus à même
d¡¦être exploité lors d¡¦une éventuelle attaque
contre Taïwan. Avec une utilisation conjointe de missiles DF-31s, ce
ne serait toutefois plus seulement l¡¦île que la Chine menacerait.
La Chine a d¡¦ailleurs exprimé clairement que, si Taïwan
était incluse dans le systéme antimissile américain,
ce serait une raison supplémentaire qui pourrait pousser le
continent à recouvrer le territoire considéré comme
sien.
A Taïwan,
tout le monde s¡¦accorde à presser la Chine communiste de reconnaître
l¡¦existence de la République de Chine fondée en 1912 et
dont le gouvernement a éxercé sa souveraineté sur
l¡¦île depuis 1945. Seul le
gouvernement de la République de Chine est à même de
représenter les 23 millions de citoyens taïwanais dans les
institutions internationales, y compris à l¡¦ONU. Le fait que la
Chine menace Taïwan est plus que déraisonnable, c¡¦est une
insulte aux droits de l¡¦homme.
Le président
vénézuélien Hugo Chavez a déclaré
dimanche 12 septembre qu¡¦il ne participerait plus aux rassemblements des
Nations Unies si des changements radicaux n¡¦étaient pas adoptés
afin d¡¦améliorer des instances qu¡¦il estime non démocratiques.
Au cours de l¡¦émission radiophonique « Bonjour,
Monsieur le président », alors qu¡¦il revenait du
Sommet du Millénaire, Chavez s¡¦est plaint que les décisions
du Conseil de Sécurité ont plus d¡¦influence que celles
prises lors de l¡¦Assemblée Générale. « Comment
peut-on garder un Conseil de Sécurité composé de cinq
membres permanents seulement et dont les décisions vont à
l¡¦encontre des opinions soumises à l¡¦Assemblée Générale
par la plupart des pays au monde? » a-t-il demandé.
Les
Etats-Unis, la Russie, la Chine, la Grande-Bretagne et la France sont les
cinq membres permanents du Conseil de Sécurité. Dix
autres pays (dont la rotation est assurée tous les deux ans)
assistent au Conseil. Les cinq membres permanents ont cependant un droit
de véto sur eux. Chavez ne « partage pas l¡¦idée
que seulement cinq pays puissent décider du sort de tous les
cityens du monde. Nous ne pouvons pas mener à bien des projets au
XXIème siècle avec une carte géographique de 1945. »
Tandis
que Taïwan est devenu un pays absolument démocratique, la RPC
a réussi à restreindre le développement de
l¡¦identité de l¡¦île grâce aux menaces et à
l¡¦usage de la force militaire. Pour la huitième fois, la RPC et
ses alliés à l¡¦Assemblée Générale des
Nations Unies ont réussi à mettre en échec la demande
de Taïwan de travailler avec presque la totalité des pays du
monde.
Nous
croyons qu¡¦il serait plus juste de combattre pour les droits de
l¡¦homme plutôt que de s¡¦incliner devant des pays qui prônent
la violence. Il est grand temps de changer nos manières
d¡¦envisager la justice.
Taïwan
a besoin de votre soutien.
Sa
Sainteté le Pape Jean-Paul II, nous vous prions d¡¦agréer
nos plus humbles et respectueux hommages.
¡@
|