Sept. 15, 2000 --- To: John Pope II, Jacques Chirac (in French)

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Taichung, TAIWAN, ROC

Le 15 septembre 2000

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Sa Sainteté le Pape Jean-Paul II
Palais Apostolique
00120 Cité du Vatican
Italie

Sa Sainteté le Pape Jean-Paul II,

Monsieur le Président de la République Française,

Taïwan souhaite promouvoir la paix dans le monde davantage qu¡¦elle ne le fait maintenant. Malgré l¡¦opposition de de Pékin et de ses partenaires, Taipei a essayé maintes fois pendant ces huit dernières années d¡¦être réadmise au sein des grandes nations.

« Personne ne nous découragera » a dit le Président Chen Shui Bian. « Taïwan se relèvera, la République de Chine doit accéder à ce qu¡¦elle n¡¦a jamais démérité. Nos efforts pour réintégrer les Nations Unis aboutiront dans le futur. »

La petitesse de Taïwan n¡¦étouffe pas la voix de la force militaire qui veut se faire entendre afin « d¡¦empêcher qu¡¦une guerre ne survienne », ainsi que le disait le premier ministre Tang Fei le 9 septembre dernier. Taipei n¡¦a en effet pas besoin d¡¦une force militaire qui attaquerait la Chine mais au contraire qui apaiserait celle-ci et relancerait des négociations avec Pékin.

Le 12 septembre dernier, un journal canadien s¡¦indignait contre les autorités continentales, qualifiées de « barbares », et contre les pays occidentaux partisans de la doctrine « une seule Chine », lequel soutien était qualifié d¡¦« hypocrisie ignoble ».

Le journal Ottawa Citizen, dans un éditorial intitulé « La Chine qui est libre », exprimait combien indécemment était traitait Chen Shui Bian aux Etats-Unis. Ce journal comparait en effet l¡¦accueil réservé à Li Peng, reçu avec tous les égards diplomatiques comme cela se fait habituellement, à celui réservé à Chen Shui Bian, considéré comme un voyageur ordinaire pendant son transit à Los Angeles.

L¡¦article mentionnait combien « les communistes chinois étaient enchantés que l¡¦on ordonne à Chen de ne pas avoir de contacts officiels. Cet irrespect d¡¦une personne officielle, ce traitement injurieux infligé au président taïwanais n¡¦a pas embarassé les Etats-Unis. » Il affirmait également qu¡¦il « ne s¡¦agit pas seulement d¡¦une hypocrisie. Cette politique d¡¦une seule Chine telle qu¡¦elle est envisagée par les Etats-Unis, le Canada et les alliés occidentaux est une pratique ignoble. Elle rappelle incessamment toute la félonie contenue dans la propagation du mal. »

Toujours selon le journal , « l¡¦idée diplomatique quelque peu surannée veut qu¡¦il n¡¦existe pas deux Chine. Et pourtant, il y en a bien deux, dont l¡¦une, libre, prospère et même totalement démocratique, devrait pouvoir envoyer des messages d¡¦espérance en direction de tous les pays pauvres sortis de l¡¦esclavage. »

En seulement deux générations, Taïwan, qui était gouvernée par un seul parti, est devenue un bastion du droit d¡¦expression et de la nouvelle technologie. Mais ce sentiment de réussite ne coexiste avec nul sentiment de sécurité. Taïwan vit sous la menace constante d¡¦une invasion. La réussite taïwanaise cache une ombre qui se profile vers Pékin et qui rappelle à tous les chinois combien la Chine aurait pu faire mieux sans les communistes.

C¡¦est cette ombre dont s¡¦est emparée l¡¦avide et malhonnête Comité central du Parti communiste chinois. Car s¡¦il y a bien deux Chine, l¡¦une d¡¦elles, du fait de ses prétentions barbares, empêche à l¡¦autre de montrer qu¡¦il n¡¦est pas besoin d¡¦un régime totalitaire pour fonctionner efficacement et dignement.

L¡¦article du journal Ottawan Citizen félicitait en outre le président Chen pour son courage à répéter que la solution du conflit entre les deux rives, quelle qu¡¦elle soit, doit être acceptable, si ce n¡¦est acceptée, par les 23 millions de taïwanais. Qui que  soient les présidents, « ils ne peuvent négocier sans le soutien de Taïwan. Ce n¡¦est d¡¦ailleurs pas seulement la Chine continentale mais aussi l¡¦Ouest versatile qui doit tâcher de comprendre cela. »  

La réunification ne peut donc avoir lieu avant un futur assez lointain, avant ce temps où la Chine sera devenue aussi libre que Taïwan. Ceux qui souhaitent ardemment cette seule Chine devraient travailler sans relâche à envisager cela, à ne pas s¡¦attacher seulement au problème inlassablement ressassé mais à celui qui ne retient aucune attention. Que l¡¦ouest vienne à en finir avec cette hypocrisie ignoble serait déjà un humble pas vers la bonne voie.

Le stock impressionnant de missiles à courte portée (classe M) que la Chine détient serait vraisemblablement le plus à même d¡¦être exploité lors d¡¦une éventuelle attaque contre Taïwan. Avec une utilisation conjointe de missiles DF-31s, ce ne serait toutefois plus seulement l¡¦île que la Chine menacerait. La Chine a d¡¦ailleurs exprimé clairement que, si Taïwan était incluse dans le systéme antimissile américain, ce serait une raison supplémentaire qui pourrait pousser le continent à recouvrer le territoire considéré comme sien.

A Taïwan, tout le monde s¡¦accorde à presser la Chine communiste de reconnaître l¡¦existence de la République de Chine fondée en 1912 et dont le gouvernement a éxercé sa souveraineté sur l¡¦île depuis 1945. Seul le gouvernement de la République de Chine est à même de représenter les 23 millions de citoyens taïwanais dans les institutions internationales, y compris à l¡¦ONU. Le fait que la Chine menace Taïwan est plus que déraisonnable, c¡¦est une insulte aux droits de l¡¦homme.

Le président vénézuélien Hugo Chavez a déclaré dimanche 12 septembre qu¡¦il ne participerait plus aux rassemblements des Nations Unies si des changements radicaux n¡¦étaient pas adoptés afin d¡¦améliorer des instances qu¡¦il estime non démocratiques. Au cours de l¡¦émission radiophonique « Bonjour, Monsieur le président », alors qu¡¦il revenait du Sommet du Millénaire, Chavez s¡¦est plaint que les décisions du Conseil de Sécurité ont plus d¡¦influence que celles prises lors de l¡¦Assemblée Générale. « Comment peut-on garder un Conseil de Sécurité composé de cinq membres permanents seulement et dont les décisions vont à l¡¦encontre des opinions soumises à l¡¦Assemblée Générale par la plupart des pays au monde? » a-t-il demandé.

Les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la Grande-Bretagne et la France sont les cinq membres permanents du Conseil de Sécurité. Dix autres pays (dont la rotation est assurée tous les deux ans) assistent au Conseil. Les cinq membres permanents ont cependant un droit de véto sur eux. Chavez ne « partage pas l¡¦idée que seulement cinq pays puissent décider du sort de tous les cityens du monde. Nous ne pouvons pas mener à bien des projets au XXIème siècle avec une carte géographique de 1945. »

Tandis que Taïwan est devenu un pays absolument démocratique, la RPC a réussi à restreindre le développement de l¡¦identité de l¡¦île grâce aux menaces et à l¡¦usage de la force militaire. Pour la huitième fois, la RPC et ses alliés à l¡¦Assemblée Générale des Nations Unies ont réussi à mettre en échec la demande de Taïwan de travailler avec presque la totalité des pays du monde.

Nous croyons qu¡¦il serait plus juste de combattre pour les droits de l¡¦homme plutôt que de s¡¦incliner devant des pays qui prônent la violence. Il est grand temps de changer nos manières d¡¦envisager la justice.

Taïwan a besoin de votre soutien.

 Sa Sainteté le Pape Jean-Paul II, nous vous prions d¡¦agréer nos plus humbles et respectueux hommages. ¡@

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Yang Hsu-Tung,
Président de la Fondation Culturelle
et Educative Taïwan Tati
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