Oct.27,2000 --- To: Jacques Chirac (in French)

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B16F, No.3 Ta-Tun 2nd Street,
Taichung, TAIWAN, ROC

 Le 27 octobre 2000

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Monsieur Jacques Chirac
Président de la République Française
Palais de l¡¦Elysée
55 et 57, Rue du Faubourg Saint-Honoré
75008 PARIS
FRANCE

Monsieur le Président de la République Française,

Les dirigeants américains pensent que leurs homologues de la Corée du Nord, après bien des années de famine et d¡¦effondrement économique, voient dans la coopération avec le reste du monde le meilleur moyen pour accéder à la prospérité sans pour autant abandonner leur pouvoir. Mais les dirigeants de Pékin, qui se souviennent des douloureux conflits de la fin de la dynastie Qing (qu¡¦ils assimilent d¡¦ailleurs à une invasion par les puissances occidentales) ne semblent pas estimer cette coopération de la même façon.

Le président Bill Clinton a signé le traité de relations commerciales avec la Chine et entend bien que l¡¦entrée de la Chine à l¡¦OMC « ouvre ce vaste marché aux produits américains depuis le blé jusqu¡¦aux voitures et même aux services d¡¦assistance. [Les entreprises américaines] auront nettement plus de facilités pour investir et vendre des produits sans surcoût lié au transport ».

Les Républicains n¡¦ont pas tous été défavorables au président américain, les démocrates, au contaire, ne lui ont pas tous été favorables. A Pékin, l¡¦agence de presse du gouvernement a fait savoir que cet accord servira « les intérêts fondamentaux de la population des deux partenaires ». Quant aux organisations syndicales américaines et aux organisations en faveur des droits de l¡¦homme, elles ont indiqué que la révision annuelle des privilèges commerciaux accordés à la Chine permettait aux Etats-Unis d¡¦exercer une pression sur ce pays en ce qui concerne les droits de l¡¦homme, les pratiques commerciales et les exportations d¡¦armement. Mais  selon Clinton, « rien ne peut davantage contribuer au maintien de la paix et à la prospective d¡¦un XXIème siècle bien différent que l¡¦entrée de la Chine sur un chemin plus juste ».  

Pour ce qui est de Taïwan, « Que nous soyons Taïwanais, Chinois ou citoyens du monde, nous n¡¦adopterons jamais une vue étriquée de notre futur ni ne négligerons le terrain où nous poserons nos pas » a déclaré Chen Shui-Bian lors de son discours pronocé à l¡¦occasion de la fête nationale. « Le rêve du Parti Démocratique Populaire correspond à celui de tous les taïwanais et chinois. Ne le laissons pas échouer dans les mains menaçantes de Pékin ».

Le fait est que Chen Shui Bian a tendu sa main à Pékin à maintes reprises afin de relancer les discussions sans préconditions tandis que les autorités continentales ne modifient en rien leur attitude à l¡¦égard de l¡¦île. Ces dernières estiment que le principe d¡¦une seule Chine constitue une garantie pour la stabilité et le développement des relations à travers le détroit. Le bureau des Affaires Taïwanaises a demandé à Chen de travailler dans l¡¦esprit du consensus adopté en 1992 par les deux parties, dans lequel elles s¡¦engagent à promouvoir le principe d¡¦une seule Chine. Taipei et Pékin ne peuvent toutefois se mettre d¡¦accord sur la signification d¡¦« une seule Chine » qui ne comprend, selon cette dernière, que le gouvernement communiste de la République Populaire de Chine.

Depuis son accession à la présidence de la République, Chen a exprimé bien des fois que le futur de Taïwan devrait dépendre des 23 millions de taïwanais eux-mêmes et des 23 millions de taïwanais seulement. A ces messages tous ignorés, la Chine a préféré renouveler sa menace d¡¦invasion au cas où Taïwan déclarerait son indépendance ou reporterait indéfiniment la reprise des discussions. Pourquoi renouveler cette menace ?

Les autorités continentales attendent de Chen qu¡¦il « se plie à la volonté du peuple (pour améliorer les relations de part et d¡¦autre du détroit) et qu¡¦il voit la réalité en face plutôt que de tenter d¡¦y échapper » (selon les propos recueillis par le porte-parole du gouvernement continental Zhang Mingqing).

Cependant, tout d¡¦abord lors de son discours prononcé à l¡¦occasion de la fête nationale, Chen a dit que Taïwan est désireux d¡¦une paix à long terme et que personne dans l¡¦île n¡¦est favorable à ce que les autorités chinoises déterminent elles-même le futur de Taïwan. Ensuite, contrairement à l¡¦attitude très conciliante du président taïwanais à l¡¦égard des autorités continentales qui sont très menaçantes, la plupart des citoyens taïwanais, jeunes ou moins jeunes, femmes ou hommes, veulent le maintien du statu quo et en aucun cas l¡¦unification ou l¡¦indépendance.

Comment faire connaître au monde de façon exacte la République de Chine (à Taïwan) ? Alors que bien des médias au monde en donnent une image juste, des pays continuent d¡¦ignorer les contributions de la République de Chine (en dépit des pressions de Pékin) pour la liberté démocratique et les droits de l¡¦homme.

De nombreux pays s¡¦inquiètent de l¡¦accroissement démesuré du pouvoir de la Chine. Ils estiment que si rien n¡¦est fait par les nations avancées pour réguler les attentes et exigences de ce nouveau géant, bien des nations et même les actuels puissants pourraient souffrir de ce complexe xénophobe chinois né pendant les invasions de fin du XIXème siècle. Le seul moyen de sauver la Chine de ce mécanisme de défense réside dans un travail commun aux grandes nations pour accélérer l¡¦élan démocratique chinois.

Monsieur le Président de la République Française, nous vous prions d¡¦agréer nos humbles et respectueux hommages.

Yang Hsu-Tung,
Président de la Fondation Culturelle
et Educative Taïwan Tati
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