Oct.28,2000 --- To: Jacques Chirac (in French)

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Monsieur le Président de la République Française,

Les autorités de Pékin ne se montrent pas très ardentes à suivre les tentatives de Chen Shui-Bian pour diminuer les tensions dans le détroit. Lors d’un symposium à Washington le 23 octobre dernier, un ex-membre de la Maison Blanche a relevé que le gouvernement de Taipei devrait tâcher d’éviter l’incertitude quant à sa politique à l’égard de la Chine. Certes. Le président Chen ne peut cependant pas convenir que Taïwan est inséparable du continent, ainsi que le voudrait Pékin, car, sans garanties d’une intervention internationale, Taïwan ne serait plus rien. Douglas Paal, qui a officé aux côtés de Reagan et de Bush, a d’ailleurs suggéré que le prochain éxécutif américain renforce ses liens avec Taipei. Un autre participant américain a même dit que Washington devrait continuer à honorer le traité de relations avec Taïwan et s’engager à augmenter les échanges militaires.

Au cours de sa communication sur « la nouvelle ère de la démocratie à Taïwan », Paal précisait que des incidents tels que la visite de Lee Teng-Hui aux Etats-Unis et sa formule de la « relation d’état à état » pour définir les liens unissant Taïwan au continent exacerbait l’acrimonie du continent envers l’île. L’ancien ambassadeur américain à Pékin, James Lilley, a déclaré qu’il est dans l’intérêt de Taïwan de ne pas négliger la menace chinoise et d’accorder davantage d’attention à la tendance de l’Histoire. Selon lui, comme Pékin parle de la démocratie et des droits de l’homme, Taipei gagnerait à suivre cette trace et à encourager le continent à aller dans la bonne direction.

Trois participants venant de Taipei ont discouru sur le développement politique depuis l’inauguration de l’administration par le Parti Démocratique Progressiste en mai dernier. Selon eux, le gouvernement devrait prêter davantage attention aux critiques qu’on lui adresse quant au dialogue avec le continent. Il a par ailleurs sérieusement besoin de reconsiderer sa position pro-indépendante. Taïwan bénéficiera d’un développement soutenu lorsque les relations entre les deux rives seront plus fleurissantes. Dans l’espoir que cela se produise, il est grand temps que le gouvernement taïwanais établisse des objectifs clairs.

Le président Chen et le PDP doivent-ils réellement abandonner leurs vues indépendantistes ? Nous croyons que ce n’est pas la question la plus immédiate. Taïwan souhaiterait qu’un passage soit officiellement franchi, à savoir que les deux parties se trouvent sur un pied d’égalité afin de discuter. Mais au moins, avant cela, les continentaux et les étrangers qui se rendront sur l’île après l’admission au sein de l’OMC se rendront compte des progrès démocratiques et auront une meilleure image de Taïwan.

Nous voulons que la République de Chine lutte pour la perfection des droits de l’homme, pour l’état de droit et la démocratie.

Monsieur le Président de la République Française, nous vous prions d’agréer nos humbles et respectueux hommages.